Roger escalade
Passion. L’ancien président et fondateur du club d’escalade local partage sa vie entre ses deux passions : la montagne et la mer.
Roger Raymond, 65 ans, vient de laisser la présidence du club d’escalade à Marie-Noëlle Angheben, après 17 ans de bons et loyaux services.
Comment est né le club ?
Cela remonte à l’aménagement de la zone de loisirs à l’entrée nord en 1994. La municipalité, dirigée par Roger Gord a fait appel à mes services pour construire une structure d’escalade. Les élus envisageaient d’ériger un mur en béton. J’ai suggéré de construire plutôt un élément décoratif qui se rapprocherait le plus possible du naturel. Dans des revues de montagnes, j’avais vu des projets intéressants de la société « Archi Made folies ». La commune a souscrit au projet qui était à l’époque le 3è en France. Le rocher s’est terminé en 1995 sous le mandat de Bernard Philibert qui m’a demandé de créer un club pour utiliser la structure.
Et, depuis il perdure…
Les adjoints Jean-Jacques Odin et Yves Lérissel m’ont aidé à mettre au point les statuts de l’association qui est née en 1995. Compte tenu de mon expérience, on m’a sollicité pour devenir le président. J’ai accepté, très motivé par le magnifique rocher et l’équipe très sympathique qui m’entourait m’entourait et qui est restée fidèle jusqu’à aujourd’hui : Jean-Pierre Flachon, Christophe Osty, Dominique et Marie-Noelle Angheben et bien d’autres encore…
D’où venait votre expérience ?
J’ai fait mes débuts à l’âge de 19 ans, comme porteur pour la construction du refuge du Promontoire, à 3 000 m, dans le massif de la Meije. J’ai compris très vite que, pour moi, la vraie vie se trouvait au cœur de la nature. Cette expérience marquante a duré un mois. J’apportais le ravitaillement au personnel qui participait à la construction : je descendais en 2 heures à la Bérarde chercher des produits frais puis je remontais pendant 5 heures de grimpée raide avec un sac entre 25 et 30 kgs sur le dos.
Vous avez donc poursuivi dans cette voie ?
Je me suis inscrit à Jeunesse et Sport et, un an plus tard, je devenais moniteur d’escalade. J’ai entraîné pendant 2 ans les pompiers de Saint-Etienne au sauvetage des accidentés sur le site de Roche Corbière puis je suis devenu responsable des sorties montagne au Club alpin. J’ai réalisé plus de 220 courses en montagne dans les Alpes dont la face nord des Grandes Jorasses, le Mont-Blanc par la face sud du Fou et par 6 grandes voies sur le versant italien. J’ai beaucoup grimpé dans les gorges du Verdon avec des amis. On nous surnommait « les Fous du Verdon ». J’ai ouvert de très nombreuses voies, notamment dans le sud Vercors et en Chartreuse, avec équipements en pitons et goujons. En 1970, j’ai mis 7 jours pour y ouvrir une voie de 400 m qui reste la plus difficile de tout le Vercors.
J'ai beaucoup grimpé dans les gorges du Verdon
Roger Reymond pratique aussi la randonnée en surf, ici dans le massif de Belledonne
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9 ans de bateau autour du monde
Périple avec femme et enfants, Roger Reymond a fait un tour du monde en bateau.
Roger Reymond, également navigateur chevronné, nous raconte son surprenant périple.
En 1982, après avoir perdu de bons amis en montagne, j’ai stoppé l’alpinisme de haut niveau. Je souhaitais également consacrer davantage de temps à la vie familiale : à ma femme Annie et à mes enfants Frédéric et Claire. Étant menuisier de profession, j’ai entrepris avec Annie la construction d’un bateau pour faire le tour du monde en famille. En 1983, nous avons embarqué avec nos deux enfants, alors âgés de 9 et 11 ans. Nous avons navigué 9 ans autour du monde. Nous sommes partis avec un an d’économies.
A New-York, les caisses étant vides, j’ai refait pendant six mois l’appartement du manager du restaurant de l’opéra de la ville. Nous avons ensuite vécu beaucoup d’aventures avec arrêt au Canada, expédition au Groenland, descente du Mississippi en passant par les grands lacs, remontée de l’Amazone, traversée du canal de Panama pour accéder à l’océan Pacifique.
Nous avons fait une halte de 7 mois à Tahiti pour scolariser les enfants qui, depuis le début, suivaient les cours par correspondance du CNED afin de ne pas prendre de retard sur le plan scolaire. Pendant le séjour à Tahiti, j’ai construit des bungalows pour un hôtel sur l’île de Bora-Bora. Repartis pour la Nouvelle-Zélande, l’Australie, nous avons terminé par un séjour en Nouvelle-Calédonie pour que Claire et Frédéric puissent passer le bac. Nous y sommes restés 2 ans et demi. Nous sommes ensuite rentrés en France pour les études supérieures des enfants. Au gré des escales, j’ai pu exercer un peu partout mon métier de menuisier. Ma femme aussi a travaillé. Elle m’a souvent aidé à réaliser les chantiers. À New-York, par exemple, j’ai rénové des bateaux sur lesquels Annie a passé du vernis et de la peinture. À Tahiti, elle a été correctrice du journal local. Tous les quatre, nous avons gardé des souvenirs de rencontres extraordinaires : Paul-EmileVictor, Antoine... mais aussi de nombreuses personnes vivant très simplement et qui nous ont donné de belles leçons de courage et de bonheur.
Les parents et les enfants à Nouméa en Nouvelle Calédonie